Comment en l'ouvrage mosayque du temple estoit representee la bataille que Bacchus gagna contre les indians. CHAP. XXXVIII.
Au commencement estoient en figure, diverses villes, villages, chasteaux, forteresses, champs et forests, toutes ardentes en feu. En figure aussi estoient femmes diverses forcenees et dissolues, lesquelles mettoit furieusement en pieces, veaux, moutons, et brebis toutes vives, et de leur chair se paissoient. Là nous estoit signifié comme Bacchus entrant en Indie, mettoit tout à feu et à sang.
Ce nonobstant, tant fut des Indians desprisé, qu'ils ne daignerent luy aller encontre: ayans advertissement certain par leurs espions, qu'en son ost n'estoient gens aucuns de guerre, mais seulement un petit bon-homme vieux effeminé, et tousjours
En sa compagnie n'estoit un seul homme, toute sa garde: et toutes ses forces estoient de Bassarides, Evantes, Euhyades, Edonides, Trietherides, Ogygies, Mimallones, Menades, Thyades et Bacchides, femmes forcenees, furieuses, enragees, ceinctes de dragons et serpens vifs, en lieu de ceinctures: les cheveux voletans en l'air, avecques frontaux de vignes: vestues de peaux de Cerfs et de Chevres: portans en main petites haches, tyrses, rancons et hallebardes
Pan menoit l'arrieregarde, homme horifique et monstrueux. Car par les parties inferieures du corps, il ressembloit à un