¶Comment Grantgousier congneut l’esperit merveilleux de Gargantua a l’invention d’un torchecul. Chap. xii.
Sus la fin de la quinte annee Grantgousier retournant de la defaicte des Canarriens visita son filz Gargantua. La feut resjouy, comme un tel pere povoit estre voyant un sien tel enfant. Et le baisant et accollant l’interrogeoyt de petitz propos pueriles en diverses sortes. Et beut d’autant avecques luy et ses gouvernantes: esquelles par grand soing demandoit entre aultres cas, si elles l’avoyent tenu blanc et nect? A ce Gargantua feist responce, qu’il y avoit donne tel ordre, qu’en tout le pays n’estoyt guarson plus nect que luy. Comment cela? (dist Grantgousier.) J’ay (respondit Gargantua) par longue et curieuse experience invente un moyen de me torcher le cul, le plus royal, le plus seigneurial/ le plus
En chiant l’aultre hyer senty
La guabelle que a mon cul doibs,
L’odeur feut aultre que cuydois:
J’en feuz du tout empuanty.
O si quelq’un eust consenty
M’amener une que attendoys.
En chiant.
Car je luy eusse assimenty
Son trou d’urine/ a mon lourdoys.
Ce pendant eust avecq ses doigtz
Mon trou de merde guarenty.
En chiant.
Or dictez maintenant que je n’y scay rien. Par la mer de je ne les ay faict mie, Mais les oyant reciter a dame grand que voyez cy, les ay retenu en la gibbessiere de ma memoyre. Retournons (dist Grantgousier) a nostre propos. Quel? (dist Gargantua.) Chier? Non, dist Grantgosier. Mais torcher le cul. Mais (dist Gargantua) voulez vous payer un bussart de vin Breton, si je vous foys quinault en ce propos? Ouy vrayement, dist Grantgousier. Il n’est, dist Gargantua, poinct besoing de torcher le cul, sinon qu’il y ayt ordure. Ordure n’y peut estre, si on
Réel
Hypothétique
Fictif
Mythique
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Ville, village
Bâtiment
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Montagne, île, ...
Autre
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