Continuation du discours de Panurge, a la louange des presteurs et debteurs. Chapitre IIII.
Au contraire representez vous un monde autre, on quel un chascun preste, un chascun doibve, tous soient debteurs, tous soient presteurs. O quelle harmonie sera parmy les reguliers mouvemens des Cieulz. Il m’est advis que je l’entends aussi bien que feist oncques Platon. Quelle sympathie entre les elemens. O comment Nature se y delectera en ses oeuvres et productions. Ceres chargée de
Encores n’est ce tout. Ce monde prestant, doibvant, empruntant, est si bon, que ceste alimentation parachevée, il pense desja prester a ceulx qui ne sont encores nez: et par prest se perpetuer s’il peult, et multiplier en images a soy semblables, ce sont enfans. A ceste fin chascun membre du plus precieux de son nourrissement decide et roigne une portion, et la renvoye en bas: nature y a praeparé vases et receptacles opportuns, par les quelz descendent es genitoires en longs ambages et flexuositez reçoit forme competente, et trouve lieux idoines tant en l’home comme en la femme, pour conserver et perpetuer le genre humain. Ce faict le tout par prestz et debtes de l’un a l’autre: dont est