Comment Pantagruel excuse Bridoye sus les jugemens faictz au sort des dez. Chapitre XLIII.
Atant se teut Bridoye. Trinquamelle luy commenda issir hors la chambre du parquet. Ce que feut faict. Allors dist a Pantagruel. Raison veult, Prince tresauguste, non par l’obligation seulement, en laquelle vous tenez par infiniz biensfaictz cestuy parlement, et tout le marquisat de Myrelingues : mais aussi par le bon sens, discret jugement, et admirable doctrine, que le grand Dieu dateur de tous biens a en vous posé, que vous praesentons la decision de ceste matiere tant nouvelle, tant paradoxe, et extrange de Bridoye, qui vous praesent, voyant, et entendent a confessé juger au sort des dez. Si vous prions que en veueillez sententier comme vous semblera juridicque et aequitable.
A ce respondit Pantagruel. Messieurs,
Ces motz dictz, Pantagruel feist reverence a toute la court, et sortit hors le parquet. A la porte trouva Panurge, Epistemon, frere Jan, et aultres. La monterent a cheval pour s’en retourner vers Garguantua. Par le chemin Pantagruel leurs comptoit de poinct en poinct l’histoire du jugement de Bridoye. Frere Jan dist qu’il avoit congneu Perrin Dendin on temps qu’il demouroit a la Fontaine le Conte soubs le noble abbé Ardillon. Gymnaste dist qu’il estoit en la tente du gros Christian chevallier de Crissé, lors que le Guascon respondit a l’adventurier. Panurge faisoit quelque difficulté de croire l’heur des jugemens par sort, mesmement par si long temps. Epistemon dist a Pantagruel. Histoire parallele nous compte lon d’un Praevost de Monslehery. Mais que diriez vous de cestuy heur des dez continué en succés de tant d’années? Pour un ou deux jugemens ainsi donnez a l’adventure je ne me esbahirois, mesmement en
Réel
Hypothétique
Fictif
Mythique
|
||||
Région, contrée
Ville, village
Bâtiment
Étendue, cours d'eau
Montagne, île, ...
Autre
|
||||
|
|
|