published at 24/06/2015 Mise à jour le

Pseudo-Rabelais, Le Disciple de Pantagruel (1538)

Browse the work

Le Disciple de Pantagruel (ou Les Navigations de Panurge), anonyme, n’est pas de Rabelais, mais mérite de figurer dans un ensemble de textes para-rabelaisiens qui montrent le succès précoce de la geste pantagruéline.

L’édition proposée par les Bibliothèques Virtuelles Humanistes suit le texte de l’exemplaire unique conservé à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (Les. 697) et non celui de la Bibliothèque Municipale de Besançon (Rés. 268744, numérisé), autre unicum dont la datation n’a pas encore fait l’unanimité : vers 1540 selon la notice de cette bibliothèque, d’après l’édition critique de G. Demerson et C. Lauvergnat-Gagnière 1982, p. LXIV et LXXVI.

À l’aide de l’exemplaire de la Bibliothèque nationale de France d’une autre édition de 1538 (Paris, Denis Janot, Rés. Y2 2136, Gallica) et d’un exemplaire d’une édition de 1545 conservée à la Bayerische Staatsbibliothek de Munich (Paris, Jeanne de Marnef [veuve de Denis Janot], Path. 1053#2, Google Books), nous avons balisé la correction d’un texte souvent fautif. L’attribution à Rabelais semble définitivement écartée par les chercheurs : au contraire, dans le Tiers Livre (1546) et le Quart Livre (1548-52), où il lui fait quelques emprunts, Rabelais a pu répliquer à ce qui apparaîtra au lecteur comme une compilation hâtive de sources folkloriques éparses, et qui lui avait été faussement attribué. Loin de tenir un propos cohérent, l’auteur (Jean d’Abondance, de Pont-Saint-Esprit, ou quelque association éditoriale), remanie les mythologies gigantales, les pays de Cocagne, les voyages fabuleux à la manière de Lucien et des propos satiriques sans grande portée. Amusant par son parti-pris de fiction impossible se réclamant de la plus grande vérité, ce texte a été souvent réédité dans ses multiples variantes.

Marie-Luce Demonet, juillet 2015