Comment les habitans de Lerne par le commandement de Picrochole leur roy assallirent au despourveu les bergiers de Gargantua. Chap. xxvj.
Les fouaciers retournez a Lerné soubdain davant boyre ny manger, se transporterent au capitoly, et la davant leur roy nomme Picrochole, tiers de ce nom, proposerent leur complainte, monstrans leurs paniers rompuz, leurs bonnetz foupiz, leurs robbes dessirees, leurs fouaces destroussees, et singulierement Marquet blesse enormement, disans le tout avoir este faict par les bergiers et mestaiers de Grandgousier, pres le
Lequel incontinent entra en courroux furieux, et sans plus oultre se interroguer quoy ne comment, feist crier par son pays ban et arriere ban, et que un chascun sur peine de la hart convint en armes en la grand place, devant le chasteau, a heure de midy.
Pour mieulx confermer son entreprinse, envoya sonner le tabourin a l'entour de la ville, luy mesmes ce pendent qu'on aprestoit son disner, alla faire affuster son artillerie, desployer son enseigne et oriflant, et charger force munitions, tant de harnoys d'armes que de gueulles.
En disnant bailla les commissions et feut par son edict constitue le seigneur Trepelu sus l'avantguarde, en laquelle furent contez seize mille quatorze hacquebutiers, trente cinq mille et unze avanturiers.
A l'artilerie fut commis le grand escuyer Toucquedillon, en laquelle feurent contees neuf cens quatorze grosses pieces
Ainsi sommairement acoustrez davant que se mettre en voye, envoyerent troys cens chevaulx legiers soubz la conduicte du capitaine Engoulevent, pour descouvrir le pays, et scavoir si embuche aulcune estoyt par le contree. Mais apres avoir diligemment recherche trouverent tout le pays a l'environ en paix et silence, sans assemblee quelconque.
Ce que entendent Picrochole commenda q'un chascun marchast soubz son enseigne hastivement.
Adoncques sans ordre et mesure prindrent les champs les uns parmy les aultres, gastans et dissipans tout par ou ilz passoient, sans espargner ny pauvre ny riche, ny lieu sacre, ny prophane, emmenoient
Et ne trouverent personne qui leurs resistast, mais un chascun se mettoit a leur mercy, les suppliant estre traictez plus humainement, en consideration de ce qu'ilz avoient de tous temps este bons et amiables voisins, et que jamais envers eulx ne commirent exces ne oultraige, pour ainsi soubdainement estre par iceulx mal vexez, et que dieu les enpuniroit de brief. Es quelles remonstrances, rien plus ne respondoient, si non qu'ilz leurs vouloient aprendre a manger de la fouace.
Réel
Hypothétique
Fictif
Mythique
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Étendue, cours d'eau
Montagne, île, ...
Autre
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